Re: RMR
Publié: Ven Déc 31, 2021 18:56
(Edit récit de voyage à Akita plus bas.)
Chut, chut ! Je veux garder secret mes tendances Macroniennes !
...
Bon, j'ai été obligé d'aller voir la page wikipedia de mon alter égo aux dents scintillantes (j'ai fait en sorte d'avoir toutes mes dents chromatiques, on est complétionniste jusqu'au bout ou on ne l'est pas). Il a percé en 2020, il est encore tout frais émoulu. Il va peut-être (sûrement) sombrer dans l'oubli d'ici peu. Ça m'arrange, je suis jaloux de son succès.
Son logo RMR sur son bonnet est pas mal, hein, mais je sais pas, ça manque de...
et aussi de...
Allez, mon gars, montre-nous ton côté fan de dragon ball et on t'autorisera à partager mon pseudo.
Note : Il avait 11 ans quand j'ai pris mon pseudo. Le sien se lit apparemment "Rumor" quand le mien se lit très franchouillard "Èrèmèr". Voir "Arémarou" pour les intimes (à savoir San999 qui a contracté la lecture japonaise de la sorte).
Edit : Comme je suis rentré en France l'été dernier, cet hiver, je suis resté au Japon, et j'ai profité des vacances pour aller explorer la préfecture d'Akita pendant 4 jours. Elle se situe au nord de Honshu, l'île principale, juste au sud d'Aomori où j'étais allé au printemps dernier (récit plus haut dans le topic).
Une fois de plus, pour décider de ma destination, j'ai choisi un onsen (source chaude) qui me faisait de l'œil et j'ai cherché ce qu'il y avait à faire dans le coin. J'ai donc pris l'avion pour la ville d'Akita où j'ai commencé par visiter le musée d'art de la ville. Quelques galeries proposaient des photos en noir et blanc d'Akita, de la Chine et de l'Europe, ça ne m'a pas beaucoup intéressé, mais il y avait surtout une exposition d'œuvres de Tsuguharu Foujita, un Japonais ayant longtemps vécu en France (et obtenu la nationalité française), de belles peintures de dames européennes en robe élégantes et surtout une grande peinture, comme une fresque, de 20 mètres de long, appelée "Événéments à Akita" où on voit un festival de la région, mais qui part un peu en cacahouète, une perche porteuse de lanternes s'écroule, une des lanternes s'enflamme, des chiens se mordent, des gens se battent, un chariot s'écroule sous un torii (portique shintoiste) malgré tout des gens dansent, s'amusent, observent. Les photos étant interdites, j'ai trouvé un lien vers cette peinture : http://www.pic-hiranofound.jp/img/works/fujita-work001.jpg Ensuite, je me suis dirigé vers le parc Senshu où se trouvent les restes d'un château japonais. En route, une grêle comme je n'en avais jamais vue est tombée. Ni la plus forte, ni aux grêlons les plus gros ou durs, mais en telle quantité qu'en un instant, le sol ressemblait à un tapis de bille là où il n'était pas couvert de neige ! Le parc était très sympa sous la neige, avec la grande porte du domaine, le bâtiment restant du château, une fontaine dont les quatre jets retombaient dans les quatre seuls trous de l'étendue d'eau gelée. Peu de restaurants étaient ouverts, mais j'ai quand même pu goûter au Inaniwa Udon, des nouilles fines et réputés délicieuses, spécialité de la région (pour être honnête, j'ai pas senti une grosse différence avec les autres). Puis je me suis rendu à Kakunodate, une ville d'Akita qui a gardé son ambiance architecturale de l'ère des samouraïs, aussi appelée la petite Kyoto. J'ai bien sûr visité le quartier des samouraïs, sous son manteau de neige, avant de rejoindre mon hôtel pour la nuit, où j'ai mangé du kiritanpo nabe, autre spécialité de la région une sorte de ragoût dont la spécificité tient au riz écrasé et compacté en forme de cylindre qui baigne dedans.
Le jour suivant, je suis parti de bon matin pour le lac de Tazawa, plus au nord. Ce lac est le plus profond du Japon, avec une profondeur maximale de 423 mètres. Il est également réputé ne jamais gelé, ce qui serait dû au fait qu'un dragon vit dans le lac. Une sorte de Loch Ness japonais, quoi. Ce qui collait bien avec la brume épaisse qui m'a accompagné pendant une partie de mon expédition autour du lac ! J'ai marché une bonne heure de la station jusqu'aux abords du lac. Là, à l'entrée est, une plage de... de neige fine accueille les arrivant, invitant à une bronzette gelée, ou à reprendre sa route. Mon objectif était de faire le tour du lac en marchant, 20 kilomètres. Démarré à 9H15, j'ai terminé mon tour à 15H00 (avec nombre de poses photos et une tentative de manger dans un hôtel qui s'est avéré fermé). J'ai eu de la brume, comme je l'ai dit, mais aussi de magnifique éclaircies, et même sous ce temps grisâtre, la clarté de l'eau était parfois frappante. J'ai vu quelques temples, des canards, des cygnes, des statues dont une fameuse statue de femme dorée, discuté avec quelques marcheurs japonais allant en sens contraire, et remarqué une jauge de profondeur à quelques pas seulement du rivage indiquant... 248 mètres de profondeur ! Une véritable falaise juste au bord dissimulée sous l'eau ! Puis j'ai bouclé mon tour et je me suis mis en route pour ma destination suivante la montagne et ses sources chaudes. J'ai découvert une fabrique de miel et le restaurant attenant (ouf, qu'il commençait à faire faim !) proposait notamment une pizza poulet-miel ma foi succulente ! Je me suis arrêté dans un hôtel pour la nuit (qui ont eu la gentillesse de me raccourcir le trajet en venant me chercher en voiture) incluant un festin pour dîner (tellement de plats que j'en ai oublié la moitié, avec beaucoup de poissons et de cornichons japonais) et une source chaude.
Le lendemain matin, troisième jour de voyage et dernier jour d'activité (le quatrième me servait à faire le retour jusqu'à l'aéroport), j'ai marché deux heures pour me perdre dans les montagnes afin de trouver les sources chaudes recluses qui font la réputation de la région. De là à commencé un marathon de sources chaudes, j'en avais cinq en ligne de mire. La première, Ganiba Onsen, je suis arrivé un peu avant l'ouverture des sources aux gens de l'extérieur (toutes ces sources chaudes sont attenantes à des hôtels, plutôt des auberges, tous complets à cause de la réputation des sources, et n'ouvrant l'accès aux sources à ceux qui ne s'arrêtent pas pour la nuit que de 10H00 à 15H00, d'où le marathon). Ils m'ont tout de même laissé entrer et j'ai pu rejoindre le rotemburo (bain d'extérieur) dissimulé au fond d'un chemin enneigé. Les bains étaient assez larges et accueillants, bien incrusté dans la nature avec des bassins de pierre, mais entre la palissade et le relief, la vue n'était pas folle, bien que le peu de forêt visible restait plaisantant. 7,5/10. La seconde, Magoroku Onsen, dont l'auberge est située entièrement au bout d'un chemin isolé de la route, offre une vue plongeante sur la forêt, très sympathique. Cependant, les bains sont assez étroit et peu accueillants malgré qu'ils s'harmonisent également bien avec l'environnement. 7/10. La troisième, Tae no Yu, propose une magnifique vue sur la cascade voisine, certes artificielle (mur de ciment), mais dont la largeur est plaisante à voir et bien entourée de forêt. De plus, les bains sont assez larges et accueillants. Le seul regret que je pourrais émettre, c'est que les bassins, surélevés, cassent l'immersion dans la nature. Mais c'est du détail. 9/10. La quatrième, Yama no Yado, se trouve être attenante à une auberge qui n'ouvre pas ses bains aux gens de l'extérieur. 0/10. Ça m'a laissé plus de temps pour la cinquième, la plus célèbre, Tsuru no Yu. La légende raconte qu'une grue est venue s'y baigner pour soigner ses blessures, et que les gens l'ayant remarqué ont beaucoup parlé de ces bains, jusqu'à ce que cela parvienne jusqu'aux oreilles du seigneur féodal d'Akita qui est venu rendre visite aux sources lui-même. Les bains sont très larges, parfaitement en harmonie avec l'environnement, la vue en contre-plongée sur la forêt qui domine les sources est très plaisante, et si les galets qui tapissent le fond du bassin rendent les déplacements inconfortables, une fois installé, on y est très bien ! Si ce n'est que pour la vue, je recommande Tae no Yu, mais pour l'expérience du bain, j'ai préféré Tsuru no Yu. 9,5/10. Bon, après, les bains de Noboribetsu quand je suis allé à Hokkaido, c'était encore un level au-dessus en terme de poésie et de bien-être, eux aurait 12/10 !
Et donc, je suis rentré (à pieds) jusqu'à la station pour pouvoir redormir à l'hôtel de Kakunodate, puis je suis tranquillement reparti pour l'aéroport le lendemain où j'ai pris quelques dernières photos d'objets traditionnels présentés au touristes. Encore un bon voyage de bouclé !
Une petite sélection de 53 photos : https://postimg.cc/gallery/SnkWGVH
Et puis bonne année à tous, on est déjà le 1er au Japon !
Chut, chut ! Je veux garder secret mes tendances Macroniennes !
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Bon, j'ai été obligé d'aller voir la page wikipedia de mon alter égo aux dents scintillantes (j'ai fait en sorte d'avoir toutes mes dents chromatiques, on est complétionniste jusqu'au bout ou on ne l'est pas). Il a percé en 2020, il est encore tout frais émoulu. Il va peut-être (sûrement) sombrer dans l'oubli d'ici peu. Ça m'arrange, je suis jaloux de son succès.
Son logo RMR sur son bonnet est pas mal, hein, mais je sais pas, ça manque de...
et aussi de...
Allez, mon gars, montre-nous ton côté fan de dragon ball et on t'autorisera à partager mon pseudo.
Note : Il avait 11 ans quand j'ai pris mon pseudo. Le sien se lit apparemment "Rumor" quand le mien se lit très franchouillard "Èrèmèr". Voir "Arémarou" pour les intimes (à savoir San999 qui a contracté la lecture japonaise de la sorte).
Edit : Comme je suis rentré en France l'été dernier, cet hiver, je suis resté au Japon, et j'ai profité des vacances pour aller explorer la préfecture d'Akita pendant 4 jours. Elle se situe au nord de Honshu, l'île principale, juste au sud d'Aomori où j'étais allé au printemps dernier (récit plus haut dans le topic).
Une fois de plus, pour décider de ma destination, j'ai choisi un onsen (source chaude) qui me faisait de l'œil et j'ai cherché ce qu'il y avait à faire dans le coin. J'ai donc pris l'avion pour la ville d'Akita où j'ai commencé par visiter le musée d'art de la ville. Quelques galeries proposaient des photos en noir et blanc d'Akita, de la Chine et de l'Europe, ça ne m'a pas beaucoup intéressé, mais il y avait surtout une exposition d'œuvres de Tsuguharu Foujita, un Japonais ayant longtemps vécu en France (et obtenu la nationalité française), de belles peintures de dames européennes en robe élégantes et surtout une grande peinture, comme une fresque, de 20 mètres de long, appelée "Événéments à Akita" où on voit un festival de la région, mais qui part un peu en cacahouète, une perche porteuse de lanternes s'écroule, une des lanternes s'enflamme, des chiens se mordent, des gens se battent, un chariot s'écroule sous un torii (portique shintoiste) malgré tout des gens dansent, s'amusent, observent. Les photos étant interdites, j'ai trouvé un lien vers cette peinture : http://www.pic-hiranofound.jp/img/works/fujita-work001.jpg Ensuite, je me suis dirigé vers le parc Senshu où se trouvent les restes d'un château japonais. En route, une grêle comme je n'en avais jamais vue est tombée. Ni la plus forte, ni aux grêlons les plus gros ou durs, mais en telle quantité qu'en un instant, le sol ressemblait à un tapis de bille là où il n'était pas couvert de neige ! Le parc était très sympa sous la neige, avec la grande porte du domaine, le bâtiment restant du château, une fontaine dont les quatre jets retombaient dans les quatre seuls trous de l'étendue d'eau gelée. Peu de restaurants étaient ouverts, mais j'ai quand même pu goûter au Inaniwa Udon, des nouilles fines et réputés délicieuses, spécialité de la région (pour être honnête, j'ai pas senti une grosse différence avec les autres). Puis je me suis rendu à Kakunodate, une ville d'Akita qui a gardé son ambiance architecturale de l'ère des samouraïs, aussi appelée la petite Kyoto. J'ai bien sûr visité le quartier des samouraïs, sous son manteau de neige, avant de rejoindre mon hôtel pour la nuit, où j'ai mangé du kiritanpo nabe, autre spécialité de la région une sorte de ragoût dont la spécificité tient au riz écrasé et compacté en forme de cylindre qui baigne dedans.
Le jour suivant, je suis parti de bon matin pour le lac de Tazawa, plus au nord. Ce lac est le plus profond du Japon, avec une profondeur maximale de 423 mètres. Il est également réputé ne jamais gelé, ce qui serait dû au fait qu'un dragon vit dans le lac. Une sorte de Loch Ness japonais, quoi. Ce qui collait bien avec la brume épaisse qui m'a accompagné pendant une partie de mon expédition autour du lac ! J'ai marché une bonne heure de la station jusqu'aux abords du lac. Là, à l'entrée est, une plage de... de neige fine accueille les arrivant, invitant à une bronzette gelée, ou à reprendre sa route. Mon objectif était de faire le tour du lac en marchant, 20 kilomètres. Démarré à 9H15, j'ai terminé mon tour à 15H00 (avec nombre de poses photos et une tentative de manger dans un hôtel qui s'est avéré fermé). J'ai eu de la brume, comme je l'ai dit, mais aussi de magnifique éclaircies, et même sous ce temps grisâtre, la clarté de l'eau était parfois frappante. J'ai vu quelques temples, des canards, des cygnes, des statues dont une fameuse statue de femme dorée, discuté avec quelques marcheurs japonais allant en sens contraire, et remarqué une jauge de profondeur à quelques pas seulement du rivage indiquant... 248 mètres de profondeur ! Une véritable falaise juste au bord dissimulée sous l'eau ! Puis j'ai bouclé mon tour et je me suis mis en route pour ma destination suivante la montagne et ses sources chaudes. J'ai découvert une fabrique de miel et le restaurant attenant (ouf, qu'il commençait à faire faim !) proposait notamment une pizza poulet-miel ma foi succulente ! Je me suis arrêté dans un hôtel pour la nuit (qui ont eu la gentillesse de me raccourcir le trajet en venant me chercher en voiture) incluant un festin pour dîner (tellement de plats que j'en ai oublié la moitié, avec beaucoup de poissons et de cornichons japonais) et une source chaude.
Le lendemain matin, troisième jour de voyage et dernier jour d'activité (le quatrième me servait à faire le retour jusqu'à l'aéroport), j'ai marché deux heures pour me perdre dans les montagnes afin de trouver les sources chaudes recluses qui font la réputation de la région. De là à commencé un marathon de sources chaudes, j'en avais cinq en ligne de mire. La première, Ganiba Onsen, je suis arrivé un peu avant l'ouverture des sources aux gens de l'extérieur (toutes ces sources chaudes sont attenantes à des hôtels, plutôt des auberges, tous complets à cause de la réputation des sources, et n'ouvrant l'accès aux sources à ceux qui ne s'arrêtent pas pour la nuit que de 10H00 à 15H00, d'où le marathon). Ils m'ont tout de même laissé entrer et j'ai pu rejoindre le rotemburo (bain d'extérieur) dissimulé au fond d'un chemin enneigé. Les bains étaient assez larges et accueillants, bien incrusté dans la nature avec des bassins de pierre, mais entre la palissade et le relief, la vue n'était pas folle, bien que le peu de forêt visible restait plaisantant. 7,5/10. La seconde, Magoroku Onsen, dont l'auberge est située entièrement au bout d'un chemin isolé de la route, offre une vue plongeante sur la forêt, très sympathique. Cependant, les bains sont assez étroit et peu accueillants malgré qu'ils s'harmonisent également bien avec l'environnement. 7/10. La troisième, Tae no Yu, propose une magnifique vue sur la cascade voisine, certes artificielle (mur de ciment), mais dont la largeur est plaisante à voir et bien entourée de forêt. De plus, les bains sont assez larges et accueillants. Le seul regret que je pourrais émettre, c'est que les bassins, surélevés, cassent l'immersion dans la nature. Mais c'est du détail. 9/10. La quatrième, Yama no Yado, se trouve être attenante à une auberge qui n'ouvre pas ses bains aux gens de l'extérieur. 0/10. Ça m'a laissé plus de temps pour la cinquième, la plus célèbre, Tsuru no Yu. La légende raconte qu'une grue est venue s'y baigner pour soigner ses blessures, et que les gens l'ayant remarqué ont beaucoup parlé de ces bains, jusqu'à ce que cela parvienne jusqu'aux oreilles du seigneur féodal d'Akita qui est venu rendre visite aux sources lui-même. Les bains sont très larges, parfaitement en harmonie avec l'environnement, la vue en contre-plongée sur la forêt qui domine les sources est très plaisante, et si les galets qui tapissent le fond du bassin rendent les déplacements inconfortables, une fois installé, on y est très bien ! Si ce n'est que pour la vue, je recommande Tae no Yu, mais pour l'expérience du bain, j'ai préféré Tsuru no Yu. 9,5/10. Bon, après, les bains de Noboribetsu quand je suis allé à Hokkaido, c'était encore un level au-dessus en terme de poésie et de bien-être, eux aurait 12/10 !
Et donc, je suis rentré (à pieds) jusqu'à la station pour pouvoir redormir à l'hôtel de Kakunodate, puis je suis tranquillement reparti pour l'aéroport le lendemain où j'ai pris quelques dernières photos d'objets traditionnels présentés au touristes. Encore un bon voyage de bouclé !
Une petite sélection de 53 photos : https://postimg.cc/gallery/SnkWGVH
Et puis bonne année à tous, on est déjà le 1er au Japon !